Mercredi 14 novembre 2012
Intérieur nuit. Six heures. Le réveil sonne deux fois.
A la deuxième je panique, j'aurais pas le temps de… Douche rapide. Je m'habille. Plus calme. Fermeture valises.
Extérieur lever du jour
Frais. Gris blanc. Traversée de la cour en longeant la piscine. Bruit des roulettes. Une de mes valises pèse une tonne. Presque.
Intérieur lever du jour.
Petit déjeuner. Crêpes marocaines, jus d'orange, thé. Il est 6 heures 35. ça va. Deuxième thé. La route est longue.
Extérieur lever du jour devant l'hôtel.
Taxi, il est 7 heures 02. ça va toujours. Gare routière, il est 7 h 05. Vingt-cinq minutes pour enregistrer mes bagages. ça va. J'attends assis dehors. De l'autre côté de la route les commerces à contre jour, le soleil se lève.
Départ, 8 heures 05 pour 7 heures 30. Est-ce que ça va !
Premier arrêt : Tinzouline. Déjà plus d'une heure de route. Les commerces ouvrent. Un boucher se fait livrer par un pick-up. Les bassines pleines de viande sont rapidement déchargées. Chaîne du froid !
Deuxième arrêt : Agdiz. Certains passagers descendent se dégourdir et traiter avec des vendeurs de dates (pleine saison). Ils reviennent sans. Trop cher. Je me demande quels sont les Marocains qui peuvent acheter ces dates là. Spéciales Zagora. Hors de prix. Suite du voyage. Ça commence à monter.
Troisième arrêt : Ouarzazate. Je me soulage, le car fera le plein de gasoil.
Adighane : dernier arrêt avant Marrakech. Pause déjeuner. Trente minutes. Les restaurants nous attendent. Tout est prêt, je n'attends pas longtemps pour me faire servir des brochettes, des frittes et du thé. C'est rapide. Sur la terrasse du restaurant un troupeau de chat. Ils vont de table en table. Il fait froid. Je vois la neige sur l'Atlas.
On commence la vraie grimpette en direction du col de Tichka, le plus haut du Maroc (2260 m). L'Atlas culmine à 4167 mètres. A partir de maintenant les deux tiers des passagers vont être malades. Ça commence par un ou deux et plus on monte, plus ça tourne, plus…Ils ne regardent pas l'extérieur. Dès le départ, plusieurs ont tiré les rideaux. Je pensais qu'ils voulaient finir leur nuit. Non. C'est pour pouvoir s'isoler de l'extérieur et des roulis. Plus ils calent leur front sur le siège de devant, plus ils se couvrent la tête de leur chèche, voire du rideau qui est censé occulter les vitres, plus ils sont malades. Les prévoyants sortent leur sac plastique. Ceux qui n'ont rien prévu utilisent le sac protecteur de leur paquet de gâteaux. Même quelques sacs circulent. Ça commence à sentir le tajine rance. Je mâche du chewing-gum et suce des cachous. J'en offre à mon voisin malade aussi. Je le force à regarder par la fenêtre, à s'équilibrer malgré les roulis. Je lui fais comprendre qu'il se sentira mieux. Ce jeune homme me fait confiance. Son visage blême reprend petit à petit des couleurs, un sourire de béatitude l'illumine. De temps en temps je salive sur mon doigt et me frictionne la moustache.
Sommets enneigés. La raison du froid soudain à Zagora.
La pluie est tombée sur Marrakech. Cela n'a pas suffi à remplir l'Oued Ourika. Tout est humide, boueux, mais vert. Intense.
Arrivée. Remerciements de mon voisin de voyage. Pour lui j'ai fait un miracle. Pourvu qu'il sache s'en servir la prochaine fois.
Soirée calme chez Hassan avec des amis. Après le repas et quelques whiskys plus tard, douche. Dodo.